Compatibilité des SSD
Vous n'êtes pas sans savoir qu'il existe des SSD au format 2.5 et d'autres au format M.2. On pourrait même ajouter qu'il en existe sous la forme de cartes filles PCI-E, en externe (via USB ou TB) et même si ça devient rare au format mSATA utilisé dans quelques vieux laptops d'avant 2012. Le choix du format est dicté par les emplacements disponibles, mais également par les performances en lien avec la connectique.
En effet, il faut aussi distinguer les SSD qui communiquent avec le contrôleur de stockage en SATA III de ceux qui échangent via le bus PCI-Express, qui est plus rapide et mieux adapté à l'emploi de la mémoire flash. Il existe donc des SSD 2,5" qui se branchent en SATA et d'autres, très rares, en PCI-Express via la connectique U.2. Quant au format compact M.2, né pour les PC portables mais désormais implémenté sur n'importe quelle carte mère, il y a là aussi des SSD M.2 de type SATA et d'autres de type PCI-E ; physiquement parlant, la différence est plus difficile à observer en M.2, bien que l'encoche détrompeur ne soit pas à la même position selon que le SSD utilise telle ou telle connectique. Heureusement, la majorité des slots M.2 des cartes mères sont hybrides, c'est-à-dire qu'ils accueillent, au choix, un SSD M.2 SATA ou PCI-E.
Vous constaterez qu'on entend souvent parler de NVMe avec les nouveaux SSD. Derrière cet acronyme se cache le protocole de communication entre le SSD et son contrôleur. Pour faire simple, les SSD qui exploitent le bus PCI-E (peu importe qu'ils soient physiquement en 2,5" ou en M.2) communiquent en NVMe alors que ceux qui restent fidèles au SATA utilisent toujours le bon vieux protocole AHCI apparu au début des années 2000.
MORT LE SATA ? NON !
Mais alors quel type de SSD choisir ? Si les SSD M.2 sont plus petits et ne réclament plus de fils (nappe ou alimentation), autant les privilégier n'est-ce pas ? Les SSD M.2 étant désormais au même prix que leurs homologues 2,5", si vous avez un PC portable ou une carte mère proposant un slot M.2 (c'est-à-dire à peu près tout ce qui est vendu depuis 2015), ce choix parait censé. Mais quid de la connectique ?
On serait tenté de privilégier le PCI-E puisque ses performances sont meilleures, mais en pratique, c'est assez difficile à remarquer et les tarifs sont supérieurs. Il n'y a plus qu'un surcoût de 50%, ce qui semble raisonnable quand on compare des débits en lecture qui passe de 550 Mo/s en SATA à plus de 3 Go/s en PCI-E, mais comme nous venons de l'évoquer, on ne constate quasiment aucun progrès réel sauf dans quelques usages bien précis, en décompressant un gros fichier stocké sur le SSD lui-même par exemple. Autrement dit, les prix sont suffisamment accessibles pour favoriser les SSD PCI-E NVMe dans les PC les plus puissants, mais quand le budget est serré, le SATA est largement suffisant. Si vous devez installer de grosses quantités de données, il vaut mieux par exemple avoir un seul SSD SATA de 1 To dans son PC qu'un SSD PCI-E de 250 ou 500 Go épaulé par un disque dur. Précisons aussi que les SSD PCI-E chauffent plus, ce qui peut être un problème dans un laptop car s'ils dépassent 70 à 80°C suivant les modèles, les performances sont alors réduites pour éviter d'endommager les composants. La température est rarement un facteur sur PC assemblé (sauf à avoir sa GeForce dernier cri qui crache de l'air bouillant sur le SSD), mais pour un PC portable, à moins d'avoir une workstation ou un laptop gamer bien refroidi, mieux vaut favoriser le SATA qui ne dépasse jamais 30 ou 35°C. Le plus important est de s'assurer que le slot M.2 de son portable accepte bien tel ou tel mode de communication, une information qui n'est pas toujours facile à trouver. A l'aide de Google, essayez de repérer quels SSD sont montés d'usine par le constructeur pour savoir s'ils sont de type SATA ou PCI-E. Précisons enfin que les SSD M.2 sont proposés en plusieurs longueurs (22 mm de large x 42/60/80/110 mm de long) mais la quasi-totalité du marché exploite le standard M2280.